L’entraînement fonctionnel devient de plus en plus à la mode. Contrairement aux méthodes d’entraînement musculaire traditionnellement vues dans les gyms avec de nombreux appareils spécialisés, l’aspect fonctionnel requiert d’entraîner le corps comme un tout ou un ensemble composé de plusieurs parties, avec pour chacune d’elles un rôle particulier. Dans un but de prévenir des blessures ou tout simplement d’utiliser son corps à son plein potentiel, l’étude de sa mécanique porte tout son sens.
Comparons de près ou de loin la mécanique d’une formule 1 à notre propre biomécanique. Prise de façon isolée, la puissance du moteur d’une formule 1 ne fera pas gagner de championnat si elle n’est pas parfaitement couplée à sa boîte de transmission. Si l’adhérence des pneus ne réussit pas à délivrer toute cette puissance à la route ou si les freins et la suspension ne réussissent pas à contrôler la voiture dans les virages, alors toute cette puissance du moteur n’est qu’un présage de dommages futurs… Je n’ai pas osé parler ici de ce que le pilote fait de sa voiture. Est-ce qu’il la nourrit bien, l’entretient bien, la conduit bien?
Revenons à notre corps, la biomécanique fonctionne grossièrement de la même façon. Afin de bien performer, notre corps a besoin de toutes ses qualités musculosquelettiques: mobilité articulaire, souplesse musculaire, stabilité, proprioception, force, puissance et fonction. Si une ou plusieurs de celles-ci manquent ou sont disproportionnées, la structure au complet est à risque. Comme on dit: « Un moteur de Corvette dans une Chevette! »
Comment faire pour entraîner son corps comme un tout ou un ensemble? Un bon moyen reste de comprendre quelle partie du corps est supposée faire quoi et l’entraîner ainsi. Chaque région composée d’os, de muscles, d’articulations, de tendons, de nerfs, …, est organisée pour avoir un rôle principal qu’on pourrait résumer à mobilité ou stabilité. Le concept derrière l’approche « articulation par articulation » (« Joint-by-joint ») ou la relation « mobilité – stabilité » est soulevé et grandement décrit par Gray Cook, pht et Michael Boyle. Ce concept montre que les régions du corps s’alternent en rôle. La cheville a un rôle de mobilité, le genou de stabilité, la hanche de mobilité, la région lombaire et du bassin de stabilité et ainsi de suite. L’entraînement devrait donc favoriser leur rôle principal.
Devrait-on se concentrer sur toutes les régions du corps pour l’entraînement? Ce ne sont pas toutes les régions du corps qui accumulent des limitations. Par exemple, il est plutôt rare de voir une perte de souplesse de 50% généralisée, c’est souvent plus distribué suivant un modèle postural. Avec une évaluation des limitations physiques telles que FMS ou SFMA (www.functionalmovement.com) faite par votre entraîneur physique ou physiothérapeute qualifié, vous aurez un portrait complet des régions à prioriser. À ce moment, un programme d’exercices spécifiques personnalisés sera un bien meilleur investissement de votre temps et énergies.
Est-ce qu’on entraîne une région de façon isolée ou on l’intègre dans un mouvement fonctionnel complet? En fonction des limitations physiques identifiées, il est pertinent de parfois les prendre en charge de façon isolée comme pour la mobilité ou la souplesse. Par contre, dans la vie de tous les jours ou dans les sports, il est rare qu’un genou par exemple va travailler seul, sans aucune participation de la cheville ou de la hanche. C’est pourquoi l’entraînement fonctionnel utilise rarement des machines d’entraînement très spécifiques. Des exercices comme Deadlift, Chops, KB Swings, sauter, lancer des ballons ou de plyométrie sont considérés fonctionnels, ils ressemblent à des mouvements de vie quotidienne ou sportifs. Ils font interagir plusieurs régions du corps ensemble en plus de faire participer une séquence d’activation ou une calibration. De cette façon vous devenez plus « fonctionnel » et mieux préparé face aux risques de blessures.
Dans la vidéo qui suit, vous pouvez voir Mike Curtis, Head Basketball Strength & Conditoning Coach @ University of Virginia nous parler de l’entraînement fonctionnel.
N’hésitez pas à consulter votre entraîneur physique ou physiothérapeute qualifié et expérimenté sur le sujet. Il saura répondre à vos questions et mieux vous orienter vers un entraînement fonctionnel optimal et personnalisé pour vous.
Bon entraînement !